C’est l’histoire d’un test qui foire. Je te raconte.
Au départ, il y a ce constat de la baisse du reach dont tout le monde se plaint. Baisse qui, jusqu’à fin mai, ne me touchait pas.
J’ai publié Avant de hurler avec les loups "le reach LinkedIn a baissé", Il faut analyser sur mon profil LinkedIn où j’insiste sur la nécessité de bien définir le cadre d’analyse de cette baisse. En gros, ne pas seulement regarder le reach à travers une donnée et prendre en compte les paramètres qui la génèrent, le contexte de la donnée.
Pour cela, c’est mieux de disposer d’un outil externe pour compenser la faible ergonomie de LinkedIn pour analyser ses données. Il en existe plusieurs sur le marché. J’utilise de mon côté ShieldApp (c’est un lien d’affiliation) très complet qui reprend toutes les données éparses des publications de ton profil.
Constat
J’ai illustré la publication avec une capture d’écran sur laquelle mon reach en 2025 suivait la même courbe à périmètre quasiment identique qu’en 2024. Même nombre de publications et +9% d’abonnés. La baisse dont tout le monde parle ne me touchait pas.
Jusqu’au 17 mai. Là, décrochage de -22% sur 2025 par rapport à 2024. Oups, Houston, on a un problème.
C’est là que le contexte devient indispensable. En réalité, ce n’est pas un décrochage en 2025. C’est un envol en 2024. Le 17 mai 2024, je prenais 22% d’impressions en plus.
Qu’est-ce qui a bien pu se passer ce jour-là ? Qu’est-ce que j’ai pu faire sur mon profil pour bénéficier d’un tel saut d’impressions ?
Direction le 17 mai avec ShieldApp. Oui parce que si tu crois qu’il est possible de retrouver facilement une date précise sur l’interface LinkedIn, c’est que tu n’as pas souvent fait l’exercice. C’est certes faisable. Et c’est terriblement fastidieux. Et surtout, sur Shield tu as toutes tes données dans un tableau. Pour le suivi d’activité, c’est plus ergonomique.
La source
Ainsi, je prends connaissance de ma publication qui a “explosé” les scores sur LinkedIn : une republication d’une publication qui buzzait déjà d’elle-même.
Le sujet était parfaitement en phase avec ma ligne édito, traité avec humour comme j’aime : un enfant qui se cache pour lire (un vrai livre papier), moqué par son cousin et son père qui le prennent en flagrant délit de lecture. J’ai profité de la dynamique de la publication pour la repartager avec l’argumentaire “La seule vidéo à regarder aujourd'hui. Et demain. Et après-demain aussi”.
Une belle opportunité de postjacking que j’ai exploitée (lire cette édition pour en faire de même).
Ma republication a été imprimée près de 80 000 fois en très peu de temps. Joli score au regard de mes autres publications.
J’ai joué, j’ai perdu
C’est à ce moment-là où mon ego a voulu compenser ce décrochage. J’avoue, j’avais un sentiment de fierté (mal placé) pour mon reach qui restait constant quand tout le monde pleurait la perte du sien. Ça validait ma conviction que courir après le reach, c’est jouer avec l’algorithme et s’éloigner d’une sincérité dans la conversation humaine.
En même temps, ça m’offrait une opportunité en or de faire un test. Et si je repartageais une nouvelle fois cette même publication. Ça donnerait quoi ? Un nouveau boost d’impressions ou un flop ? Intérieurement, j’envisageais de “rattraper” le décrochage. Ego mal placé.
Alors j’ai testé. J’ai modifié mon argumentaire pour republier en donnant mon avis, afin d’avoir le même type de publication à comparer : “Juste envie de repartager aujourd'hui cette vidéo tellement elle est juste.”
Je n’ai pas été déçu. Meilleur flop de l’année.
179 impressions !
En pourcentage, ça fait 0,22% de l’année dernière.
Je me demande si j’ai déjà fait pire en impressions ?
Pourquoi c’est intéressant
Que retenir de ce test ?
Que le succès passé n’assure pas un succès présent. Enfin succès, ce n’est pas le bon terme. Disons plus humblement résultat. Donc qu’un résultat passé ne promet pas un même résultat au présent.
Encore une fois, le contexte joue. Le premier partage a été réalisé au moment où la publication avec la vidéo était en pleine explosion. J’en ai bénéficié et c’est la raison pour laquelle je recommande cette approche de postjacking quand le sujet a du sens pour ta ligne éditoriale.
Est-ce la date de publication le critère déterminant : cette publication a 1 an, elle ne pourrait donc plus avoir autant de visibilité ?
Est-ce parce que justement elle a déjà eu sa dose de visibilité qu’elle ne peut plus bénéficier de la même portée ?
Est-ce que mon audience exposée aujourd’hui versus celle d’il y a un an n’a aucun intérêt pour le traitement du sujet ?
Je n’ai aucune réponse à ces questions.
Et en fait, la réponse m’est totalement indifférente. J’ai joué, j’ai appris. Et je rejouerai car j’ai encore eu une vidéo repartagée qui a fait quasiment le même effet en 2024.
Les deux points sur lesquels j’insiste avant de te laisser reprendre le cours de ta journée :
Tester est autorisé et même recommandé. C’est d’ailleurs la seule règle à suivre : test and learn.
Analyser avec un minimum de rigueur en prenant en compte le contexte. Une donnée seule n’a aucune valeur d’information. Elle doit être mise en perspective avec son contexte.
Bientôt l’été, c’est le moment de discuter de ta stratégie de publication par rapport à ta ligne éditoriale et tes objectifs professionnels pour préparer le second semestre : réunion de 20 minutes
Pour travailler ensemble sur ta stratégie LinkedIn :
J'accompagne les dirigeants et je forme les équipes pour faire de LinkedIn un outil de travail :
↳Pack Développement des ventes & prospection (Social Selling)
↳Pack Marque Employeur & Recrutement (Entreprise Advocacy, Employee Advocacy),
↳Pack Leader Advocacy
J'interviens en conférence pour acculturer sur l’influence professionnelle & LinkedIn :
↳Pack Conférence d’inspiration & lancement de programme de formation
Merci Bruno d'avoir partagé cette expérience. On communique rarement sur les échecs, alors que c'est eux qui nous font progresser. Sur le fond, il reste que le reach s'effondre et que LinkedIn se Facebookise. Je suis même surpris par les performances de posts de selfies, comme celui que j'ai fait la semaine dernière (entre autres avec toi) à VivaTech. C'est comme si les gens, qui vont de moins en moins sur Facebook, recherchaient sur LinkedIn cet espace de socialisation qui leur manque...